Mise en scène de personnages rongés par l’inquiétude dans la Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco
DOI :
https://doi.org/10.56592/flj.v1i25.213Mots-clés :
Implicite, pragmatique, faire verbal, dialogisme, co-référenceRésumé
Intimement liée à l’inscription des personnages dans des contextes particuliers, l’inquiétude, en tant que qu’expression d’un mal être et d’une tourmente existentielle et ontologique, ne peut être traitée sans le support qui la manifeste, en l’occurrence, le langage. Le rapport étroit entre le dire comme ersatz du faire et la condition des personnages, dicte le recours aux théories linguistiques et sémiologiques. Le faire oral qui donne lieu à un discours, en apparence composé d’un chapelet d’inanités, de fragments de réflexions et d’évocations, à la limite du babillage, mais qui occulte un sentiment profond d’inquiétude, nécessite l’interpellation de sa dimension implicite. En effet les troubles des personnages sont moins dits que suggérés. Ionesco adopte une stratégie qui implique le spectateur dans la production du sens. Il est contraint de mettre en œuvre des procédés qui voilent la réalité des sentiments et de la situation dans laquelle s’inscrivent les personnages, tout en proposant, paradoxalement, des indices qui les révèlent, tels que l’humour, l’ironie et les processus inférentiels de présupposition ou se sous-entendus.